J’ai grandi à la campagne entourée de prés, de vaches et de forêts. Je passais mes journées dehors à partir à l’aventure avec les copains et copines, sac sur le dos, à cueillir des fleurs, ramasser des trésors ou bricoler.
Elle me servait à observer les oiseaux et aussi les forêts depuis la fenêtre du salon pour inventer des histoires.
Un petit château d’eau se transformait en maison secrète, les cailloux devenaient des pierres précieuses. La colline qui surplombait le village me semblait si grande que j’avais l’impression de partir à la découverte de contrées lointaines et inexplorées.
A la sortie de l'école, mon amie et moi croquions les pommes ramassées sur le chemin avant d’aller déguster le lait de la ferme bouilli chez sa grand-mère. La fine couche de crème qui se formait à la surface était un délice.
Je savais différencier sans ciller les marrons des châtaignes et aimais ramasser les noix plus par plaisir de les découvrir cachées sous les feuilles brunies que pour les manger. Nous fabriquions des colliers de pâquerettes.
Je rêvais de m’appeler Eglantine du joli nom du rosier des chiens (Rosa Canina). Je savoure aujourd’hui avec plaisir ses délicieux fruits acidulés, les cynorhodons, débarrassés d’un coup d’ongle de leurs poils à gratter à la fin de l’été.
J’avais parfois la chance d’accompagner mon parrain en forêt à la découverte des champignons. Prendre le temps de marcher, de fouiller la terre du regard à la recherche de délices chapeautés et gourmands, découvrir un cèpe et le savourer cru.
Et c’est par le Chemin de la Nature* que j’ai appris l’art de la cueillette et de la confection de délices sauvages. J’espère à mon tour pouvoir éveiller en vous cette soif de découverte des merveilles de notre monde végétal.
Puis est arrivée l’adolescence et son besoin irrépressible de se fondre dans la masse. Je me suis oubliée pendant presque 30 ans avant de retrouver mes passions d’enfant.
* le Chemin de la Nature est un organisme agréé de formation à la cueillette sauvage.