Pour ce premier jour, quelques conseils pour cueillir en toute bienveillance :
1 On cueille l'ail des ours seulement si de nombreux bulbes sont présents sur le secteur.
2 On ne cueille JAMAIS si l'on n'est pas sûr à 100% de reconnaître la plante. Les confusions peuvent être mortelles, je vous montrerai des photos dans les prochains jours. Vous pouvez trouver un colchique en plein milieu d'un champ d'ail des ours.
3 La cueillette se pratique dans le respect de la plante c'est-à-dire qu'on ramasse une feuille ou deux par pied s'il est assez mature et éventuellement un bouton floral. On tourne donc tout autour de soi pour cueillir un peu par-ci par-là afin de ne pas "tuer" la main qui nous nourrit.
4 Si vous avez une ouverture spirituelle, vous comprendrez pourquoi la gratitude est indispensable lors de la cueillette. Et pour ceux qui n'y sont pas encore connectés, sachez qu'une plante qui se sent agressée lors de la cueillette (y compris de nos fruits et légumes) dégage des lectines, protéines produites par les plantes pour se défendre des insectes, des humains et des animaux susceptibles de les manger. Cela signifie que la plante qui a peur de disparaître se défend en dégageant une sorte de poison. Il est donc bon de cueillir avec parcimonie sans trop affaiblir le bulbe.
5 Prévoyez vos recettes à l'avance afin de ne pas faire de gaspillage. Je ne suis pas fan de la congélation pour l'ail des ours mais si vous souhaitez le conserver, une bonne alternative serait en pesto si c'est au congélo et sinon déshydraté toute une nuit à 48° (les feuilles doivent casser lorsqu'elles sont bien sèches).
6 Prévoyez du temps juste après la cueillette pour la préparation de vos recettes.
En conclusion :
Comme tout être vivant, l'ail des ours aime qu'on prenne soin de lui et qu'on respecte sa nature extérieure comme intérieure. Il nous montre aussi combien chacun de nos gestes quotidiens doit être réalisé en pleine conscience sous peine de gravement s'intoxiquer.Respectez sa floraison courte mais divine et l'année suivante, il vous le rendra bien!
J'aime préparer de la moutarde. Pour cette version, j'ai choisi des graines de moutardes jaunes classiques et n'ai pas ajouté de graines d'alliaire (notre simili moutarde sauvage locale). Mais les 2 types de graines fonctionnent bien.
Ingrédients :
Laissez tremper 30 g. de graines de moutarde dans un petit verre et recouvrir le tout d'un mélange 50% eau et 50% vinaigre. Le liquide doit être supérieur au niveau de graines d'environ 1cm.
Après 24h, mixez le tout et ajoutez un peu d'huile, une pincée de sel et de poivre, une demi cuillère de miel, un peu de farine, les feuilles d'ail des ours et une pincée de curcuma. Il vaut mieux y aller doucement avec les ingrédients quitte à en ajouter après pour rectifier le goût.
Votre moutarde est déjà prête et viendra joliment embellir vos assiettes de sa douce couleur.
Même si la culture d'avocats nécessite énormément d'eau, j'avoue avoir un grand faible pour cette douce chair verte et fondante au point de ne pas pouvoir me passer d'en manger.
Voici une version revisitée de ce classique mexicain.
Ingrédients :
Tout comme "les trois soeurs"*, association de culture de maïs, courges et haricots, j'imagine des champs entiers d'avocatiers associés à d'autres plantes qui permettraient d'apporter l'eau par un phénomène de symbiose au lieu d'une intervention humaine. Et comme la pensée est créatrice, j'y penserai souvent dans les jours à venir.
* La milpa, aussi appelée les trois soeurs, est une technique de jardinage ancestrale amérindienne.
Le maïs sert de tuteur au haricot qui fixe l'azote dans le sol pour le nourrir et la courge maintient l'humidité.
Comme pour tous végétaux sauvages, la cueillette d'ail des ours se pratique uniquement en étant parfaitement sûr de reconnaître la plante.
Voici un exemple typique des dangers présents au cœur même des lieux de cueillette.
Sur les photos, vous pouvez constater que plantes sauvages toxiques et comestibles poussent côte à côte.
L'ail des ours :
- a des feuilles fines et souples bien vertes sur le dessus et plus grisâtres sur le dessous
- a un parfum très prononcé d'ail lorsqu'on froisse la feuille
Si la feuille est trop rigide, soyez vraiment très prudent. Le colchique qui lui ressemble, contient de la colchicine, un alcaloïde toxique qui paralyse le système nerveux et donc les muscles. Le muguet, autre sosie de l'ail des ours, contient quant à lui de la convallatoxine (molécules réduisant le rythme cardiaque) et des saponosides (utiles comme détergent pour fabriquer de la lessive mais irritantes des muqueuses digestives).
L'ingestion de ces deux plantes peut entrainer la mort.
Si vous souhaitez vous lancer dans la cueillette d'ail des ours, il vous appartient donc de redoubler de vigilance.
Une semaine sur l'ail des ours ne peut se dérouler sans soupe.
Voici un velouté tout doux réalisé en cuisson vapeur, pommes de terre, oignons, ail des ours (ajouté 5mn avant la fin de la cuisson), sel, poivre et du lait d'amandes pour lier.
Et pour les couleurs, j’ajoute un peu d'Envie d'Aromates d'Hiver, mélange de légumes locaux déshydratés et d’aromates en vente à l’Office du Tourisme de Hombourg Haut (7.50 € le pot de 40g.).
Voici une sauce légère mais sacrément relevée pour permettre à vos légumes crus de faire trempette.
Il suffit de mixer des feuilles fraîches d'ail des ours avec un fromage frais, un peu de yaourt nature, du sel et du poivre.
Cette sauce se déguste également à la cuillère.
Pour clore cette semaine sur l'ail des ours, j'ai choisi de vous parler des bienfaits de cette plante qui tient son nom des ours qui la dégustent à la sortie de l'hibernation pour purger leur intestin.
En ce début de saison lumineuse, c'est donc une plante qui fait le ménage de printemps de l'intérieur pour nous purifier et laisser place aux délicieuses plantes qui vont bientôt venir ravir tous nos sens.
En plus d'être très riche en vitamine C, voici quelques-unes des nombreuses vertus de l'ail des ours :
C'est donc la plante de printemps par excellence.
Si vous en avez cueilli en grande quantité, pensez à déshydrater les feuilles afin de les utiliser toute l'année en condiment.