Les plantes sauvages parfumées de l’été
Les plantes sauvages parfumées de l’été

Les plantes sauvages parfumées de l’été

Saveurs d’ailleurs à deux pas de chez nous.

Saveurs d’ailleurs à deux pas de chez nous


Savez-vous que de nombreuses plantes locales ont un parfum d’épices lointaines ? Dans cet article, j’ai choisi de vous présenter trois espèces qui fleurent bon les îles et peuvent être récoltées en gardant (presque) les doigts de pieds en éventail dans son jardin.

Filipendula ulmaria, reine-des-prés


La première, Filipendula ulmaria ou reine-des-prés, pousse dans les milieux humides uniquement. Un bon indicateur pour ne pas la confondre avec sa cousine Filipendula vulgaris qui peut pousser sur sol sec. Sa tige est rougeâtre, ses fleurs sont douces et voluptueuses, d’un joli blanc beige. Elle est très parfumée, il suffit de frotter une feuille ou renifler le parfum délicat de ses fleurs pour découvrir ses notes d’amande et de miel. En cuisine, on utilise habituellement les fleurs de reine-des-prés mais ses feuilles et fruits sont eux aussi très parfumés. Ils aromatisent sauces, boissons, sirops, flans, glaces et aussi bières et vin.

Attention, la reine-des-prés est déconseillée en cas d’allergie à l’aspirine car elle en contient naturellement. A éviter également en cas de prise d’anti-coagulants, par les personnes asthmatiques ou atteintes de bronchites chroniques et, bien sûr, par les femmes enceintes et les enfants.

Filipendula ulmaria, reine-des-prés

Heracleum sphondilium, berce commune


Attention, une vraie sauvage ! La berce commune a un puissant parfum d’orange amère. Mais elle peut facilement être confondue avec sa cousine très photo-sensibilisante, la berce du Caucase. Si les deux sont comestibles, la seconde provoque de sérieuses brûlures. Elles appartiennent à la famille des Apiaceae qui comporte aussi bien délices que poisons. Si vous savez la reconnaître facilement et que les limaces ne sont pas passées se régaler avant vous, ses fruits encore verts pourront être séchés et conservés pour l’hiver. Leur arome très puissant ne nécessite qu’une petite quantité à ajouter dans un plat, aussi bien salé que sucré. Personnellement, j’aime l’utiliser dans des plats sucrés/salés avec jus d’orange et carotte. Elle parfume boissons, vinaigrette, desserts et se marie aussi avec les noisettes ou les amandes.

Heracleum sphondilium, berce commune

Melilotus officinale, mélilot officinal


Oh, mélilot, oh, désespoir ! Un bon cueilleur fuit les lieux pollués pour récolter les trésors végétaux. Hélas, le mélilot me nargue tout au long de mes trajets en voiture, en poussant en buissons énormes aux bords des routes et autoroutes et en se montrant bien plus discret dans des lieux exempts de pollution. Tout comme les pigeons trouvent refuge près des humains pour fuir leurs prédateurs, le mélilot assure une plus grande survie à sa descendance en poussant là où il ne sera pas dévoré.

Si vous avez la chance d’en découvrir par chez vous, ses petites grappes de fleurs blanches ou jaunes prennent un parfum subtil et délicat de vanille après séchage. Attention, c’est une plante qui ne doit surtout pas subir un séchage approximatif à l’air libre sous risques de toxicité. Le déshydrateur s’impose, 35° pendant plusieurs heures jusqu’à ce que les fleurs soient bien libérées de toute leur eau.

Voilà pour ce tour du monde de votre quartier !
Melilotus officinale, mélilot officinal